Une pièce noire, isolée de la lumière, à l’exception d’une minuscule entrée lumineuse. Le silence. Je m’assieds et attends que mes yeux s’habituent à l’obscurité. Sur les murs, le dehors se déploie.
La pièce se transforme au grès de la camera obscura, et m’offre un nouveau décor, superposition de deux réalités. Je pense à ces peintres de la Renaissance qui utilisaient déjà cette technique : ont-ils eu ce même frisson d’émerveillement ?
L’intérieur et l’extérieur se mêlent. Ma peau devient mur, nuage, arbre.
Je me laisse imprégner par ce nouvel univers éphémère à la croisée des réalités. Solitude, mélancolie, rêverie : un théâtre sombre et silencieux dans lequel l’humain doit trouver sa place. Le temps se fige. Trente secondes passent. Je retiens ma respiration et m’embarque pour un nouveau voyage introspectif.

